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(une)
Ouverture
pour
clarinette et orchestre
Début
2004, une commande de Jean-Marc
Bador,
directeur de
l’Orchestre de Bretagne, et de Claude Guinard, directeur des
Tombées de la Nuit me donna l’opportunité
de concrétiser un projet qui m'importait depuis plusieurs
années. J’écrivis cette musique sous une forme
concertante pour clarinette et orchestre intitulée (une) Ouverture et dont le
clarinettiste Paul Meyer en a été le créateur et
dédicataire, l'Orchestre de Bretagne était sous la
direction de Bruno Fontaine.
La
pièce repose sur les cinq
phases du
travail de deuil telles que décrites par la psychiatrie, c’est
à dire: le
déni, la colère, la négociation, la
dépression et l’acceptation.
D’après mes recherches et aussi étonnant que cela puisse
paraître, aucun compositeur ne se serait saisi de ce sujet
central. Plutôt que de ressasser un Stabat Mater ou une
façon de Requiem, il m’apparaissait très important de
tenter une représentation forcément subjective, mais en
phase avec aujourd’hui, de ce douloureux cheminement intérieur
dont on sait bien que lui seul pourra nous mener de l'affrontement
à la perte vers une (ré)ouverture à la vie
réelle.
L'aspect
esthétique
dans le sens d'élaborer plastiquement ou par jeu intellectuel
des constructions sonores, n’ayant jamais pu me suffire, mon
propos a toujours été de m'engager le plus
sincèrement, au plus profond. Seul m’importait l’humain face
à l’insondable confrontation à la perte, à la
séparation, à
l'absence abyssale de sens où elle nous abandonne
dès lors que la croyance ne nous suffit plus ...
(une) Ouverture
invoque donc lucidité, réalité et
actualité. Différentes
perspectives se dessinent alors; une expression de l'intime bien
sûr,
mais aussi un reflet du défi majeur de notre temps:
l'effondrement de
la croyance. Mais pour
autant, il est vain de
proclamer la mort de Dieu sans vouloir en faire le deuil. Saurons-nous
alors accéder au temps de
l'humanité adulte, dans toute sa solitude et sa
responsabilité ?
Et
il
se trouve qu'aujourd'hui voit
le retour du religieux, des intégrismes de toutes
confessions,
de tous
intérêts sur notre
planète fragile, réunis dans l’aveuglement
et la folie, avec l'inhumanité en point de fuite.
Refuser
de subir, ne serait-ce
que dans notre activité, c'est être en vie, ici, sur
terre, ensemble.
J-Ph G
décembre 2004
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Musiques
de
l'Instant
(Reprises pour
orchestre)
En
première
partie de « (une) Ouverture » j'ai
proposé de revisiter certaines pièces de mes
précédents CD.
Depuis toujours en but aux
cloisonnements des genres, au-delà des catégories ou des
langages musicaux, je recherche une expression sincère et
accessible. Mon implication personnelle est
délibérément centrée sur la perception de
la musique à l’instant où on l’écoute et non sur
le cadre de son élaboration ou de son appartenance. Une musique
naïve, alors? Quelle qu’elle soit, elle m’a conduit vers les
marges des courants temporels et des étiquettes. Et pour mon
bonheur, hors de la schizophrénie du marketing. C’est à
dire libre et
léger.
Plus qu'un travail
d'orchestrations, cette première partie du concert est un
nouveau regard, un instantané sur mon travail de ces
dernières années car le laps de vie qui s'est
écoulé entre l'écriture originelle de ces
pièces et aujourd'hui, m'incline vers d'autres horizons. La
conjonction de ces nouvelles perspectives et de l’opportunité
d’être joué par l’Orchestre de Bretagne, appellait
d'autres points d'achèvement pour ces pièces.
C’est
ainsi qu’aujourd’hui,
à cet instant forcément provisoire, je les ai
reformulées, comme un prélude à la
troisième partie de ce concert: un élan vers une nouvelle
ouverture musicale.
J-Ph G
avril 2005
Vies
actives /
vie fictive (2001)
Cellui au cœur vestu de
noir (1996)
total Balthazar (1996)
La dernière
marche (2001)
Allemande (1992)
Sic transit gloria
mundi... (1994)
Groove pragmatique (1992, création)
Picnic music (2001)

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